Bien gérer son temps

Il existe une intendance chrétienne du temps, une façon chrétienne d’utiliser le temps que le Seigneur met à notre disposition.

Un temps pour tout

Gérer fidèlement son temps, c’est savoir qu’il y a « un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux, un temps pour naître et un temps pour mourir, un temps pour planter et un temps pour arracher ce qui a été planté…, un temps pour pleurer et un temps pour rire… » (Ecclésiaste 3:1-8). Gérer fidèlement son temps, c’est savoir qu’il faut mourir, bien compter ses jours pour appliquer son cœur à la sagesse (Psaume 90:10.12). C’est savoir qu’il y a un temps pour travailler et un temps pour prier, que le travail ne dispense pas de la prière, car il n’est vraiment béni que si on demande à Dieu de le faire, et qu’inversement la prière ne dispense pas du travail, puisque c’est par le travail de nos mains que Dieu a promis de nous faire vivre. Bien gérer son temps, c’est comprendre qu’il y a « six jours pour travailler » (Luc 13:14) et que les chrétiens mettent le dimanche à part pour adorer leur Dieu en commémorant la résurrection de leur Sauveur. C’est ne pas différer ce qu’il importe de faire tout de suite. Et surtout pas la repentance, car demain il pourrait être trop tard. C’est comprendre que « le temps est court », que « la figure du monde passe » (1 Corinthiens 7:29-31) et que la fin est proche (1 Pierre 4:7; Philippiens 4:5; Jacques 5:8; Apocalypse 1:3; 22:10). C’est comprendre que, le cas échéant, l’heure est venue de se réveiller de son sommeil, de se repentir et de se détourner du péché (Romains 13:11.14). C’est « racheter le temps, car les jours sont mauvais » (Ephésiens 5:16), ne pas gaspiller le temps à faire des choses inutiles ou futiles. « Il n’est pas de soldat qui s’embarrasse des choses de la vie, s’il veut plaire à celui qui la enrôlé » (2 Timothée 2:4).

Le temps, si précieux

Nous ne pouvons pas créer le temps. Il est un don de Dieu. A la différence de l’argent qu’on peut placer en banque ou ailleurs, le temps s’écoule. Il ne produit pas, ne « fait pas de petits », ne se multiplie pas. Si nous l’employons mal, il est perdu pour nous. Irrémédiablement. C’est donc quelque chose d’infiniment précieux et de fragile que le Seigneur met à la disposition de ses enfants. Il ne faut pas le gâcher. Quand on sait ce que la Bible dit de l’éternité et qu’on a compris qu’elle peut être bienheureuse et glorieuse auprès du Seigneur, ou bien terrible et douloureuse loin de sa face, on ne peut plus dilapider le temps.

Pas assez de temps ?!

Les hommes se plaignent de ne pas en avoir assez. Et cela bien que les machines leur simplifient le travail, qu’elles le fassent souvent à leur place, mieux et beaucoup plus vite qu’eux. Sans doute aussi à cause de cela. Ils mènent une vie trépidante, au-delà d’une cadence normale et saine, parce qu’on leur demande d’en faire toujours plus, d’être toujours plus productifs et rentables. Ils sont contraints de vivre au-delà de leur rythme et s’en plaignent. A juste titre. Ils rêvent de la retraite, et quand elle vient, ils constatent qu’ils sont encore plus pris qu’avant. Mais ce n’est pas vrai, quand beaucoup disent qu’ils ne trouvent plus le temps de prier, de lire la Bible ou d’assister à un culte, et il faudrait qu’ils cessent de se mentir à eux-mêmes. C’est tout simplement que beaucoup de choses leur sont devenues plus importantes que celles-là, qu’ils ne se soucient plus du salut de leur âme.

Trouver du temps pour ce qui compte pour l’éternité

Quand on sait non seulement qu’on va mourir un jour et à une date inconnue – car cela tout le monde le sait -, mais aussi qu’après la mort vient le jugement (Hébreux 9:27), il y a des choses à faire, à faire tout de suite et à faire en permanence. Il n’est pas permis de différer sa repentance, de la remettre au lendemain. Il n’est pas possible de renoncer au bon combat de la foi. Quand on sait que le Maître reviendra, on ne peut pas enterrer le talent qu’il a demandé de faire fructifier (Matthieu 25: 19.24-30). C’est pourquoi racheter le temps, c’est trouver du temps pour faire la seule chose qui soit nécessaire au regard de l’éternité (Luc 10:42). → Du temps pour lire la Bible, au moins un peu chaque jour. Du temps pour invoquer le Seigneur et mener une vie de prière. Du temps pour célébrer chaque jour un petit culte de famille. Du temps pour le rendez-vous divin que Dieu nous fixe le dimanche, pour l’adoration et l’écoute de sa Parole au milieu des frères. Du temps pour être un témoin du Christ auprès des autres et un gérant véritable et fidèle des dons reçus du Seigneur. En un mot, du temps pour vivre sa foi.

L’Eglise a pour mission d’instruire les chrétiens, de leur apprendre et de les aider à bien gérer le temps que Dieu leur alloue. C’est les inviter régulièrement à se demander ce qu’ils font de ce temps, combien ils en consacrent à Dieu, à leur salut et au service de l’Eglise. A se repentir, le cas échéant, et à faire mieux. Ou, pour dire les choses autrement: à être plus fidèles. Dieu et l’Eglise ont besoin d’une partie de notre temps et y ont droit.

*Sachant tout cela, à nous de voir maintenant comment nous organisons ce temps précieux que notre Créateur nous met à disposition…*

Wilbert Kreiss

(1937-2011)

Pasteur en région parisienne et en Alsace, professeur et docteur en théologie, auteur de nombreuses études et publications, engagé dans la formation de pasteurs en France et en Afrique.

Source: cahier Pierres vivantes et gérants fidèles, 1992, p.20-21

NB: les éléments en crochets, titres intermédiaires, photos et éléments en gras ne sont pas dans le texte d’origine et permettent l’adaptation du texte à notre public de lecteurs en ligne. La dernière phrase ne figure pas non plus dans le texte original.